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Qui s’y frotte s’y pique!

Que c’est désagréable de se retrouver au détour d’une jolie balade sauvage dans un passage inhospitalier envahi d’orties ou de ronces avec la conviction qu’on n’en ressortira pas sans quelques griffures ou piqûres. Ces deux plantes ont les regardent souvent d’un mauvais œil et pourtant….

Ce sont des alliées aux multiples vertus et de véritables trésors pour aller vers l’AUTONOMIE.

Cet été, au Chant des Arbres, nous avons pu expérimenter les cordages à base de ronces puis d’orties, un peu d’entraînement et le coup est pris : voir la photo en entête.

Il paraît qu’on peut les utiliser aussi en Vannerie mais aussi pour fabriquer des habits. Bon, là, il nous faudra patience et persévérance !

Au jardin, l’ortie est utile pour attirer les coccinelles, de bonnes auxiliaires naturelles contre les pucerons. Nitrophile, elle dépollue les sols et apporte de nombreux nutriments qui enrichissent tout un écosystème.

Un bon purin d’ortie ou autrement dit « extrait fermenté » peut stimuler la croissance de nos chers légumes et les protéger de certaines maladies.

Les ronces sont aussi des gardiennes de petites faunes (insectes, oiseaux) et elles sont souvent des pionnières sur des sols vierges :elles ameublissent le sol et participent à la protection de jeunes plants d’arbres qui prendront leur force à l’abri des dents des cervidés.

En cuisine, elles ont toutes les deux des apports variés :

-la traditionnelle cueillette de fin août des mûres gorgées de sucre et de soleil pour faire des confitures, tartes et autres clafoutis

-les tisanes et décoctions de feuilles de ronces ou d’orties avec des propriétés reminéralisantes, …

– les graines d’orties sont aussi des bombes d’énergie à utiliser selon l’inspiration dans de nombreux plats

– les feuilles d’orties peuvent également servir pour faire des soupes, des épinards, des tartes et toutes autres inventions

– les racines sont également comestibles….

– l’alcool de ronces.

Un lit d’orties aide également à une meilleure conservation des pommes et des poires.

En conclusion, l’ortie et la ronce nous protègent, nous soignent, nous nourrissent, nous aident dans nos taches jardinières, nous permettent de bricoler, fabriquer, créer… Elles répondent à de nombreux de nos besoins d’humains !

Ces indésirables nous sont en fait indispensables!!!Convaincus ?

Et figurez-vous que même Victor Hugo a mis l’ortie à l’honneur dans ses écrits :

« Quand l’ortie est jeune, la feuille est un excellent légume ; quand elle vieillit, elle a des
filaments et des fibres comme le chanvre et le lin. La toile d’ortie vaut la toile de chanvre.
Hachée, l’ortie est bonne pour la volaille ; broyée, elle est bonne pour les bêtes à cornes. La
graine de l’ortie mêlée au fourrage donne du luisant au poil des animaux ; la racine mêlée au
sel donne une belle couleur jaune. C’est du reste un excellent foin que l’on peut faucher deux
fois. Et que faut-il à l’ortie ? Peu de terre, nul soin, nulle culture. Seulement la graine tombe à
mesure qu’elle mûrit et est difficile à récolter. Voilà tout. Avec quelque peine qu’on prendrait,
l’ortie serait utile ; on la néglige, elle devient nuisible. Alors on la tue. Que d’hommes
ressemblent à l’ortie ! » (Hugo 1862).

Sophie

Pour en savoir plus, un article complet sur l’ortie dans le journal « Esprit autonome »n°17 qui m’a largement inspiré.

Mais aussi :

– Julien Delahaye. Utilisations de l’ortie-Urtica dioïca L.. Sciences pharmaceutiques. 2015.

– Le manuel des jardins agroécologiques (soigner la terre et mieux nourrir les hommes), Terre et Humanisme

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